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Fleurs parfaites : quel impact pour l’Homme et la biodiversité ?

Fleurs parfaites : quel impact pour l’Homme et la biodiversité ?

Fleurs parfaites : quel impact pour l’Homme et la biodiversité ?

Les fleurs parfaites sont des fleurs cultivées pour avoir un aspect impeccable et durable. Elles visent à répondre aux exigences esthétiques des consommateurs et des marchés. Mais quelles techniques sont utilisées afin d’obtenir un tel résultat et quelles en sont les conséquences ?

La production des fleurs « parfaites »

Si le résultat des fleurs parfaites est persuasif, celles-ci résultent de l’utilisation de méthodes superficielles et non sans danger pour l’homme et pour l’écosystème. La majorité des fleurs parfaites sont cultivées dans un environnement ultra controlé. Température, humidité ou encore lumière… rien n’est laissé au hasard. C’est ce qui permet d’obtenir des fleurs de qualité constante, indépendamment des conditions météorologiques.

Les serres utilisées permettent également d’accélérer la croissance des fleurs qui s’y trouvent. Notamment grâce à des systèmes de gestion de l’irrigation mais aussi grâce aux lampes LED qui éclairent artificiellement. Afin de garantir une floraison constante et esthétique tout au long de l’année et lutter contre les parasites, des produits chimiques sont utilisés de façon intensive (pesticides, engrais chimiques, régulateurs de croissance des plantes et autres additifs).

L’impact des fleurs parfaites sur la qualité de vie et la santé de l’Homme

Les conditions des travailleurs des plantations florales sont loin de respecter les normes. Le travail est long et souvent difficile. Les travailleurs sont exposés de façon durable aux pesticides ce qui altère gravement leur santé. Les salaires sont faibles, ne leur permettant pas de vivre correctement. Leur santé est mise en danger. Les nombreux pesticides utilisés dans la production florale possèdent des effets néfastes : maladies respiratoires, cancers et problèmes dermatologiques sont courants chez les personnes qui sont en longuement en contact avec les fleurs.

Si les conséquences sur les floriculteurs sont connues, les effets négatifs que les consommateurs peuvent subir sont eux, négligés. Pourtant, ils sont aussi victimes de la composition chimique des fleurs. En les manipulant, en les exposant dans un environnement intérieur, nous sommes exposés aux résidus chimiques. Elles impactent également la qualité de l’air, ce qui détériore indirectement notre santé.

Les normes des produits comestibles sont strictes. Néanmoins, les fleurs ne sont pas logées à la même enseigne dû à leur vocation non alimentaire. Si certaines règlementations en France ont été mises en place afin de contrôler la qualité des fleurs sur le marché, elles sont encore moindres et n’empêchent pas les problèmes de santé.

Un écosystème fragilisé

Les fleurs parfaites proviennent de cultures intensives situées dans les pays à climat favorable et disposant de coûts de production réduits. Elles sont majoritairement issues de L’Ethiopie, d’Amérique latine (Colombie et Équateur) ou encore du Kenya. Celui-ci fournit d’ailleurs à lui seul plus de 40% du marché des fleurs en Europe. Elles sont donc souvent transportées par avion sur de longues distances, ce qui augmente l’empreinte carbone de l’industrie. Ce commerce aggrave également la situation des territoires producteurs, déjà fortement impacté par le dérèglement climatique. L’utilisation trop importante de pesticides et d’eau vient accentuer une sécheresse déjà constatée. C’est le cas du lac Naivasha au Kenya aujourd’hui menacé.

Les pesticides utilisés dans la floriculture ont des effets dévastateurs sur les pollinisateurs, tels que les abeilles, les papillons, les bourdons et d’autres insectes bénéfiques à l’écosystème. Pourtant, l’utilisation de pesticides chimiques utilisés pour produire des fleurs parfaites entraîne la mortalité directe des pollinisateurs, si importants dans la biodiversité et la production alimentaire mondiale. Certains ont un effet neurotoxique (néonicotinoïdes) et viennent perturber le système nerveux des insectes et entraînent une paralysie, puis la mort. D’autres, subiront une intoxication aiguë lorsqu’ils entreront en contact avec des fleurs fraîchement pulvérisées.

La floriculture intensive entraîne également des monocultures, ce qui réduit la diversité des plantes, tout en rendant les écosystèmes davantage vulnérables aux maladies. Cette réduction de diversité est un réel danger pour les espèces locales qui vivent dans les fleurs, qui perdent leur habitat naturel.

Les labels pour guider les consommateurs

Afin d’acheter des fleurs tout en respectant l’environnement, de nombreux labels ont vu le jour. Ils garantissent des pratiques responsables autant sur le plan social qu’environnemental (fleurs de france, fairtrade, etc.) Avec la montée des préoccupations environnementales et éthiques, certains mouvements réclament des normes plus strictes pour la production de fleurs, notamment en matière de protection des pollinisateurs et de réduction des impacts sur l’environnement. Les certifications et les labels offrent des alternatives, tout en garantissant que les fleurs sont produites de manière plus durable et avec une réduction de l’utilisation des pesticides.

Outre les labels, les consommateurs peuvent également prêter attention à certains signes qui traduisent de la qualité du produit tels que l’origine ou l’absence de traitements visibles (feuilles ou tiges non brillantes, odeur naturelle). Privilégier des fleurs de saison reste la meilleure idée, car elles sont souvent cultivées de manière plus naturelle, et poussent dans des conditions climatiques qui leur sont adaptées, réduisant le besoin d’intrants chimiques.

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