Les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022 ont débuté depuis le vendredi 4 février en Chine. Les plus grands champions des sports d’hiver sont réunis pour plus de deux semaines de compétitions. Si vous n’avez pas suivi le début de la rassemblement, on résume pour vous ce qui est à retenir des 6 premiers jours.
Jour 1 : Premières médailles et premiers regrets
Ce samedi 5 février sonnait donc comme le coup d’envoi officiel des Jeux olympiques de Pékin (Chine) comblés de bonnes et mauvaises nouvelles. Le biathlon français s’est paré d’argent et a ouvert le compteur des médailles pour la France, alors que Benjamin Cavet a terminé au pied du podium en ski de bosses.
Le biathlon doit rapporter gros aux Français lors de cette olympiade. Et les Bleus n’ont pas raté leur entrée en matière lors du relais mixte. Anaïs Chevalier-Bouchet, Julia Simon, Émilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet ont reçu la médaille d’argent derrière la Norvège et devant la Russie. Notre quatuor est passée par toutes les émotions dans cette épreuve le vent a joué des tours à l’ensemble des concurrents (12 pioches et 3 tours de pénalité pour les Bleus).
« C’est génial de démarrer ces Jeux avec une belle médaille. Ça donne de la force pour la suite. »
Émilien Jacquelin, biathlète sacré vice-champion olympique en relais mixte
Le Tricolore Benjamin Cavet, à 28 ans, qui participait à ses troisièmes Jeux olympiques et souffrant du talon, se sera battu avec comme ligne de mire la médaille en ski-de-bosses. Mais la concurrence fut rude et a finalement échoué au pied du podium après un dernier run en maîtrise (79.44 points). « Je n’ai aucun regret », avouait-il à l’arrivée. C’est le Japonais Ikuma Horishima (3e au final), pourtant fautif à plusieurs reprises, qui a chassé le français du podium derrière le Canadien Mikael Kingsbury, 29 ans, et le surprenant Suédois Walter Wallberg. L’autre Français, Sacha Theocharis, a, lui, terminé onzième.
En skiathlon féminin, la Française Delphine Claudel a pris la 9e place, loin derrière la première championne olympique de ces Jeux : la Norvégienne Therese Johaug.En short-track, les représentants tricolores ne sont pas qualifiés pour les quarts (Sébastien Le Pape, sur 1 000 m, mais aussi Gwendoline Daudet et Tifany Huot-Marchand sur 500 m) hormis Quentin Fercoq sur 1 000 m. Toutefois, en saut à ski, Joséphine Pagnier a été la belle surprise tricolore. Âgée de 19 ans, la native de Pontarlier a terminé à la 11e place du concours avec un total de 179.5 points. La Slovène Ursa Bogataj s’est facilement imposée (239 unités). Enfin, sachez également la sortie dès les qualifications du slopestyle pour Lucile Lefèvre.
Jour 2 : La reine des bosses détrôné
Deuxième journée sous tension dès le matin et l’annulation de la descente (H) pour cause de vent. En effet, initialement prévue à 4h du matin, la descente a été reportée à plusieurs reprises, avant d’être définitivement reprogrammée pour lundi à 5h du matin.
Le skiathlon, la finale (H) a, ensuite, débuté par 15 km en style classique puis libre. 4 Français y étaient engagés : Hugo Lapalus, Jules Lapierre, Clément Parisse et Maurice Magnificat. Très vite les Russes et les Finlandais prennent la course en main. Et derrière, les Bleus sont très, très loin. Clément Parisse est le premier français, 10e à 3 minutes 57 du vainqueur. Alors que les Norvégiens avaient raflé les 3 médailles en 2018, ils n’ont pas réussi à faire mieux que 4e et 5e cette année.
Enfin, il n’y aura pas de doublé olympique pour « la reine des bosses », et même pas de médaille. Perrine Laffont a terminé à la pire des places, la quatrième, du concours de ski de bosses (77.36 points). C’est l’Australienne Jakara Anthony qui s’impose.
Jour 3 :
La délégation française a terminé cette 3e journée de compétition officielle avec deux nouvelles médailles, toujours en argent.
Le premier représentant du coq à se lancer est Mathieu Bailet en descente, ce lundi. Le Français reprend au début quelques dixièmes au leader. Mais, échappant à une chute au milieu de l’épreuve, il finit frustré de passer à côté de la médaille.
La première breloque de la journée est donc venue de Johan Clarey qui aura attendu sa 41e année et ses 4e Jeux pour monter sur un podium olympique. Il termine à la 2e place dans l’épreuve de descente, derrière le Suisse Feuz Beat et l’Autrichien Matthias Mayer. Il est devenu le plus vieux médaillé en ski dans l’histoire des Jeux Olympiques. Contrairement à son aîné, Blaise Giezendanner ne rééditera pas son exploit.
La grande désillusion de la journée : les Jeux n’ont jamais réussi à Tessa Worley et Pékin n’a pas fait exception. Pour sa dernière olympiade, la Française a une nouvelle fois échoué à décrocher une médaille sur le géant, sa spécialité, dans laquelle elle possède un des plus beaux palmarès de l’histoire. En embuscade après la première manche, avec le septième temps, elle a décidé de skier agressivement dans la deuxième, quitte à partir à la faute. Ses espoirs se sont finalement envolés lorsqu’elle a accroché une porte, ce qui l’a envoyé au sol. La victoire est revenue à la Suédoise Sara Hector.
Elle aussi a su être patiente pour attendre son moment de gloire. Pour ses troisièmes jeux, Anaïs Chevalier-Bouchet a elle aussi remporté l’argent lors de l’épreuve individuelle de biathlon (15 km). La biathlète de 28 ans, autrice d’un 19/20 au tir, a terminé derrière l’Allemande Denise Herrmann et devant la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland.
De plus, en short-track, l’unique Français engagé Quentin Fercoq a été éliminé dès les quarts de finale. Le Comité olympique russe a par ailleurs remporté la première médaille d’or de ces Jeux en patinage artistique, sur la compétition par équipes. Sa pépite de 15 ans, la championne d’Europe en titre, Kamila Valieva, est devenue la première femme de l’histoire à réussir un quadruple saut aux JO. Celle-ci est depuis au cœur de soupçons de dopages ayant, selon plusieurs médias, été testé positive à un médicament sur la liste des substances dopantes, en décembre dernier.
Jour 4 : Triomphe de QFM, Argent d’un souffle de Tess Ledeux
Après beaucoup d’attentes et une belle collection de médailles d’argent, la France a enfin obtenu son premier titre aux Jeux d’hiver de Pékin, grâce à la démonstration de force de Quentin Fillon-Maillet. Avec l’argent récolté par Tess Ledeux en big air, le mardi 8 février a permis à la France d’avancer son compteur à 5 médailles et donc de prendre de l’avance sur son objectif de 15 médailles au total à la fin des JO.
Il était attendu comme locomotive de l’équipe de France, en tant que leader de la Coupe du monde, et il a répondu en tant que champion. En remportant l’individuel du biathlon, Quentin Fillon Maillet a donc offert aux Bleus leur premier titre de cette olympiade. Avec un 18/20 au tir, synonymes de deux minutes de pénalité, le Haut-Savoyard n’avait pas mis toutes les chances de son côté. Mais son niveau impressionnant sur les skis lui a tout de même permis d’aller chercher l’or et d’accomplir « un rêve d’enfant ».
Elle croyait tenir l’or, mais il s’est finalement transformé en argent. Favorite du big air après sa victoire aux X Games, Tess Ledeux a été battue sur son dernier saut par la Chinoise Eileen Gu, star annoncée des Jeux. La Française, qui avait réalisé deux premiers sauts impeccables, a réussi à se satisfaire de sa médaille mais n’a pas complètement pu cacher sa déception. Sur le passage qui lui a offert l’or, Gu a parfaitement réussi le désormais célèbre double cork 1620, une figure inventée par Tess Ledeux.
L’équipe de France de ski de fond visait, lui aussi, un podium pour l’un des siens sur le sprint et semblait en mesure d’y parvenir à l’issue de qualifications puis de quarts de finale où Richard Jouve et Lucas Chavanat ont impressionné. Mais les deux têtes d’affiches bleues sont malheureusement tombés dans la même demi-finale, très relevée, avec l’immense favori et futur vainqueur Johannes Klaebo. Ils auront une nouvelle chance lors du relais dimanche.
« On aurait pu la prendre cette médaille. »
Lucas Chavanat à l’arrivée en larmes
Parmi les principales chances de médaille des Bleus, Alexis Pinturault lançait ses Jeux avec le super-G ce mardi. Sur une épreuve qui n’est pas sa spécialité, le vainqueur du dernier gros globe de cristal a pris la 11e place, de peu derrière son compatriote Blaise Giezendanner (9e). Le titre est revenu à l’Autrichian Matthias Mayer, qui est rentré dans l’histoire du ski alpin. Il est le premier à décrocher une médaille d’or au cours de trois olympiades différentes.
La polyvalente Ester Ledecka avait été la surprise des JO de Pyeongchang, avec son doublé unique : l’or du géant parallèle en snowboard et du super-G en ski alpin. La Tchèque a déjà réussi la moitié de son défi ce mardi, en survolant le parallèle pour s’adjuger le titre olympique. De son côté, le prodige américain du patinage américain Nathan Chen vise un premier sacre olympique individuel à Pékin, à 22 ans. Effectivement, La Bohème de Charles Aznavour, il a battu le record du monde du programme court dans la nuit.
Jour 5 : Chloé Trespeuch en argent sur le snowboardcross, déception pour Schifrine
Nouvelle journée et nouvelle médaille pour la délégation française. En bronze, il y a huit ans à Sotchi (Russie), Chloé Trespeuch est montée d’une marche en décrochant l’argent en snowboardcross, mercredi 9 février. Avec cette médaille, la Savoyarde perpétue une tradition : depuis son apparition aux JO de Turin en 2006, le snowboardcross a toujours apporté une médaille à la France. De son côté, Julia Pereira de Sousa, vice-championne olympique en 2018, n’a pas pu rééditer son exploit. La Tricolore de 20 ans a chuté alors qu’elle était en tête de sa demi-finale. Elle a tout de même remporté la « petite finale », finissant ainsi à la cinquième place.
La reine du ski alpin Mikaela Shiffrin a totalement déjoué en slalom. L’Américaine est partie à la faute dans la première manche et subit une deuxième élimination d’entrée après le Super-G. Il n’y a pas eu de miracle non plus pour Nastasia Noens. La Française de 33 ans, qui disputait ses derniers Jeux olympiques, a terminé 19e du slalom femmes remporté par une autre favorite Petra Vlhova. Après son échec sur le géant lundi 7 février (14e), la Slovaque a failli connaître la même mésaventure en ne signant que le 8e temps de la première manche, avant de se rattraper et décrocher le premier titre en ski alpin de son pays.
Si l’épreuve sur tremplin normal de combiné nordique a sacré l’Allemand Vinzenz Geiger, elle n’a pas souri aux Français. Douzième après le concours de saut à ski, Mattéo Baud, premier Tricolore, a finalement terminé à la 18e place, tandis que Laurent Muhlethaler et Gaël Blondeau se sont classés respectivement 28e et 31e. Quant à Antoine Gérard, ses rêves de podium se sont envolés dès le premier saut en raison d’un trou, dans sa combinaison, qui lui a valu une disqualification.
En short-track, Quentin Fercoq et Sébastien Lepape se sont arrêtés en quarts de finale du 1 500 m. Une épreuve à multiples rebondissements remportée par le Coréen Hwang Dae-heon, devant neuf autres finalistes, du jamais-vu. Pas plus de succès chez les femmes puisque Tifany Huot-Marchand et Gwendoline Daudet ont été éliminées dès les séries du 1 000 m.
Jour 6 : Énorme désillusion pour Pinturault, victoire des États-Unis face à la Chine
Alexis Pinturault, qui figurait parmi les grands favoris du combiné, n’a fini que 11e de la descente, avant de partir à la faute lors du slalom (les deux épreuves formant le combiné). Sa présence lors du slalom géant dimanche pourrait être compromise à cause de son état physique. Le combiné alpin a été remporté par l’Autrichien Johannes Strolz devant le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde et le Canadien James Crawford.
En hockey-sur-glace, les hockeyeurs américains ont largement battu les Chinois. Un score sans appel de 8-0 en ouverture du tournoi masculin amplifiant la surprise de la déroute chinoise. Les Etats-Unis règnent également sur le ski acrobatique par équipes mixtes. Les Chinois ont longtemps cru pouvoir l’emporter à domicile mais ce sont bien les skieurs acrobatiques américains qui ont été les plus réguliers et les plus impressionnants pour gagner la 4e médaille d’or de leur délégation. La Chine termine 2e et le Canada, 3e.
Quatre ans après le sacre de Pierre Vaultier, et au lendemain de la médaille d’argent de Chloé Trespeuch, le clan tricolore n’a pas poursuivi sa moisson de médailles au snowboard cross. Néanmoins, dans l’épreuve hommes, Merlin Surget a remporté la petite finale (5e place). Pas de médaille tricolore non plus en patinage artistique. Les Français Kevin Aymoz et Adam Siao Him Fa décrochent respectivement la 12e et la 14e place à l’issue du programme libre.
La snowboardeuse américaine, Chloe Kim, a conservé sa médaille d’or en halfpipe acquise il y a quatre ans en Corée du Sud, et tout cela seulement à l’âge de 21 ans. Elle a devancé Queralt Castellet, médaillée d’argent, et première snowboardeuse espagnole à monter sur un podium olympique, et la Japonaise Sena Tomita, en bronze.
La luge est un sport qui se dispute seul, en double ou en relais par équipes. Mais à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. L’équipe allemande s’est imposée lors du relais par équipes en devançant l’Autriche et la Lettonie. Une sixième médaille d’or qui permet à l’Allemagne de récupérer la première place provisoire du tableau des médailles.
Enfin, un premier cas de dopage a été rendu public dans ces Jeux, ce jeudi. Le skieur iranien Hossein Saveh Shemshaki, 36 ans, a été suspendu mercredi soir pour toute la durée des Jeux olympiques de Pékin en raison d’un contrôle antidopage réalisé lundi, a annoncé l’Agence de contrôle internationale. Testé hors compétition, ce spécialiste des épreuves techniques a été contrôlé positif à un stéroïde anabolisant, et se voit interdire « de concourir, de s’entraîner, d’entraîner, ou de participer à toute activité pendant les JO d’hiver 2022 », précise l’instance responsable du programme antidopage des Jeux.
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