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Tension maximale à l’Assemblée Nationale, le débat sur le pass vaccinal suspendu

Tension maximale à l’Assemblée Nationale, le débat sur le pass vaccinal suspendu

Nouveau coup de théâtre cette nuit à l’Assemblée Nationale. Alors que les débats devaient se poursuivre dans l’hémicycle pour examiner le projet de loi visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, une interview d’Emmanuel Macron est venue perturber les travaux en cours, notamment à cause de propos « choc » de la part du président de la République envers les non-vaccinés.

Lundi soir, l’examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal avait déjà fait l’objet d’une suspension surprise par l’Assemblée nationale, après qu’une majorité de députés ont refusé la poursuite des débats après minuit, selon un décompte de la présidente de séance.

Des propos « choc » du chef de l’État

Dans une interview donnée au Parisien, publiée ce mardi soir à 21 heures, le président de la République charge les personnes qui ne sont toujours pas vaccinées, notamment par choix délibéré.

Emmanuel Macron – Le Parisien

« Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. »

Dans ce but, le président assure souhaiter « priver de certaines activités sur le long terme » les personnes qui ne sont pas encore vacciné.

Emmanuel Macron – Le Parisien

« Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné »

Dans cette même interview, il poursuit, et critique largement les antivax. « Ils viennent saper ce qu’est la solidité d’une nation. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen » a-t-il détaillé.

Emmanuel Macron refuse cependant d’empêcher un accès aux soins pour les non-vaccinés, notamment pour en ce qui concerne les services de réanimation. « Vous ne pouvez pas placer des soignants face à cela. Parce qu’un soignant, il regarde quelqu’un qui est malade et il ne regarde pas d’où il vient, ce qu’il est » explique-t-il.

Des propos qui font réagit l’opposition

Après les propos du président de la République, l’opposition à immédiatement réagit, et notamment les candidats à la présidentielle.

En réponse aux propos d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen estime qu' »un président ne devrait pas dire ça », avant d’ajouter qu' »Emmanuel Macron est indigne de sa fonction. »

Compte Twitter de Marine Le Pen

De son côté, Éric Zemmour a lui aussi directement répondu à Emmanuel Macron, indiquant : « Président, j’arrêterai d’emmerder les Français ».

Compte Twitter d’Éric Zemmour

Enfin, le candidat de La France Insoumise (LFI) a lui aussi réagit aux propos du président dans son interview

Compte Twitter de Jean-Luc Mélenchon

Après l’interview, une tension vive à l’Assemblée Nationale

L’interview d’Emmanuel Macron est sortie à 21h, et les débats examinant le projet de loi visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, devaient reprendre à 23 heures.

À la reprise des travaux, plusieurs députés ont pris la parole après l’interview d’Emmanuel Macron et ses propos face aux non-vaccinés

Christian Jacob (président LR)

« Un Président de la République ne peut pas tenir les propos qui ont été tenus. Je ne peux pas cautionner un texte qui a pour objectif d’emmerder les Français ».

David Habib (PS)

« Un président de la République n’a pas à emmerder les Français. Il peut éventuellement les convaincre, les contraindre, mais pas les emmerder »

Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France)

« Les paroles du président de la République déshonorent sa fonction et notre Assemblée. Emmanuel Macron méprise les Français. »

Après de multiples prises de parole de la part de l’opposition, le ministre de la santé, Olivier Véran, présent pour le débat, a tenté de calmer l’hémicycle : « Si vous lisez en détail l’intervention du Président de la République dans son interview au Parisien, vous verrez que l’intention est avant tout une intention de protection de la population » explique-t-il.

Enchaînement de suspension, et arrêt des travaux

Après plusieurs minutes de tensions, le président de séance, Marc Les Fur, a suspendu les travaux « au vu de la situation qui n’est pas tenable » selon ses mots.

Pour espérer reprendre les travaux à l’Assemblée Nationale, plusieurs députés de l’opposition ont fait une demande : Que le premier ministre viennent dans l’hémicycle.

En effet, le Président de la République n’a pas le droit de se rendre lui-même à l’Assemblée Nationale, c’est pourquoi les députés ont demandé au chef du gouvernement de venir s’expliquer sur les propos d’Emmanuel Macron.

Les travaux, initialement suspendus 10 minutes, l’ont finalement été pendant près d’une heure et demi, avant une reprise de séance vers 01h40 du matin.

Une reprise qui s’est effectuée sans la présence du premier ministre Jean Castex, demandé dans l’hémicycle, et qui n’aura duré que quelques minutes, car la tension était toujours vive.

Nouvelle suspension de séance à l’Assemblée Nationale, preuve pour 5 minutes, l’opposition réclamant toujours la venue du premier ministre à l’Assemblée Nationale.

Finalement, à la quatrième reprise de la séance, le président de séance a annoncé que « les conditions d’un travail serein ne sont pas réunies ». La séance a donc été levée à 2 heures du matin, sans aucune poursuite du débat pour la soirée. La prochaine séance pour examiner le projet de loi pass vaccinal aura lieu ce mercredi 5 janvier à 15 heures.

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