L’année 2022 commence à peine et s’ouvre déjà sur la 44ème édition du Dakar, le plus long et le plus célèbre des rallyes-raid.
Le mythique Dakar, créé en 1978 par Thierry Sabine, rassemble chaque année des passionnés ayant le goût de l’extrême. Cette année comme les précédentes, les candidats sont classés en cinq catégories : les motos, les autos, les camions, les quads, et une catégorie plus récente, les « Light Véhicule », de petits engins prototypes créés par des préparateurs spécialisés. Leur particularité ? Ils peuvent faire le plein aux mêmes points de ravitaillement que les motos !
Ils étaient 1 065 à prendre le départ ce 1er Janvier à Jeddah, en Arabie Saoudite, répartis dans 578 véhicules. Cette 44ème édition se déroule donc dans la péninsule arabique avec un parcours en boucle, assez semblable à celui de l’année précédente. 8 375 kilomètres leur seront nécessaires pour réaliser le parcours entier et ses 12 étapes, afin de pouvoir dépasser la ligne d’arrivée, elle aussi à Jeddah.
Audi se lance dans le désert
Cette année voit se ranger sur la ligne de départ, pour la première fois de l’histoire de la compétition, des buggys hybrides, signés Audi : les RS Q e-tron. La marque aux anneaux compte sur ses trois véhicules inscrits pour finir dans le Top 5, à l’occasion de sa première participation au rallye-raid. Pour ce faire, elle a fait appel à des pilotes chevronnés, dont le français Stéphane Peterhansel, détenteur du record de victoires au Dakar (14 victoires). Celui-ci fait, comme souvent, partie des favoris de la course.
L’aventure avait pourtant mal commencé pour Audi, le buggy de Peterhansel ayant arraché son train arrière à la première étape. Plus de quatre heures ont été nécessaires pour réparer la voiture : le français continue l’aventure Dakar, mais une quinzième victoire n’est donc plus d’actualité. Et lors de la troisième étape, ce mardi 4 janvier, coup de théâtre : victoire de l’espagnol Carlos Sainz… au volant de son RS Q e-tron ! Il s’agit donc d’une première pour la motorisation hybride !
Philippe Boutron victime d’une explosion
Mais cette édition du Dakar est aussi le théâtre d’un scandale : deux jours avant le départ de la course, le 30 décembre, Philippe Boutron, pilote français pour le préparateur Sodicars, a été victime avec son copilote d’une explosion du véhicule. Philippe Boutron a été rapatrié en France après avoir été opéré de la jambe en Arabie Saoudite, il est aujourd’hui dans le coma artificiel. Pour les autorités saoudiennes, il s’agirait d’un « accident ». Thierry Richard, copilote, affirme qu’ils ont été victimes d’un attentat. « On a vu l’impact sous le véhicule. On n’est pas bêtes, on sait ce que c’est aussi une déflagration. On a pris un souffle dans la voiture« , a-t-il déclaré à l’AFP. Pour certains, le départ du Dakar aurait donc dû être annulé.
Vers un Dakar plus vertueux ?
Cependant, la course est souvent décriée pour la pollution qu’elle génère. En 2018, on estimait que l’édition du Dakar, qui se déroulait alors au Pérou, allait émettre 40 000 tonnes de CO2. Le parcours, en traversant des milieux fragiles, dérèglerait aussi les écosystèmes. Stéphen Kerckhove, délégué général de l’association Agir pour l’environnement, le qualifie d’anachronisme, une course « imaginé[e] aux confins des Trente Glorieuses, dans les années 70« .
Et ça, la direction du Dakar en est consciente. « Quand on fait un sport mécanique, on sait très bien qu’on n’est pas dans l’air du temps« , disait le patron du Dakar, David Castera en 2020. « On a 350 véhicules qui roulent tous les jours donc ça représente quelque chose, mais on y travaille. » En plus d’un programme de compensation carbone en Amazonie, les Audi RS Q e-tron ainsi qu’un inédit camion de course roulant à l’hydrogène représenteraient-ils l’avenir du Dakar ?
Le Dakar 2022 est à suivre tous les soirs sur France 3 et France 4.