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Emmanuel Macron, la conférence de presse

Emmanuel Macron, la conférence de presse

Alors que la France prendra la présidence de l’Union Européenne à partir du 1er janvier 2022, pour une durée de six mois, le président de la République, Emmanuel Macron s’est exprimé aujourd’hui lors d’une conférence de presse à l’Elysée sur « les grandes priorités européennes que la France portera pendant la présidence ».

Emmanuel Macron, Président de la République française

Un logo, un slogan, et une nouvelle pièce

Après une courte introduction de la part du chef de l’Etat, et avant qu’il ne détaille cette présidence française de l’Union Européenne, c’est Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, qui a été invité à s’exprimer. Ce dernier a d’abord présenté la devise de cette présidence : « relance, puissance, appartenance ». « La relance car, en ce moment de crise, nous construisons une réponse économique, la puissance car c’est la condition du modèle européen que nous devons promouvoir, et l’appartenance car aucun projet politique ne saurait durer sans le sentiment de participer à une aventure collective », a-t-il expliqué.

Le logo de cette présidence a aussi été dévoilé. Il est composé d’un « U » rempli d’étoiles du drapeau européen, et un « E » montrant une flèche vers la droite, le tout aux couleurs du drapeau français : Bleu, Blanc, Rouge. « Nous y avons uni une flèche, qui porte un message d’ambition, qui consisté à aller de l’avant face aux tentations du repli ou du renoncement » détaille Clément Beaune.

Enfin, pour marquer la présidence française de l’Union Européenne, mais aussi les 20 ans de la monnaie unique, l’euro, une nouvelle pièce de 2 euros a été présenté. « C’est la première fois que nous changeons le dessin de cette pièce », a encore souligné Clément Beaune.

La France à la présidence française de l’Union Européenne

Le chef de l’Etat a résumé en une phrase l’objectif de cette présidence : « Nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de nos choix et de notre destin ». Durant son intervention, Emmanuel Macron a ainsi annoncé que le premier objectif seraIt de réformer l’espace Schengen afin de permettre à l’Europe de devenir davantage souveraine et capable de contrôler ses frontières. « Nous initierons une réforme de l’espace Schengen autour de deux priorités : le pilotage politique de Schengen, et la création d’un mécanisme de soutien d’urgence aux frontières en cas de crise », a-t-il expliqué.

Le Président de la République a également évoqué son souhait de développer une défense européenne et « définir une souveraineté stratégique européenne pour ancrer que nous, Européens, que nous soyons membre de l’Otan ou pas, nous avons des menaces communes et des objectifs communs », selon ses mots.

Autre sujet abordé par Emmanuel Macron : le service civique européen. En effet, il a affirmé vouloir mettre en œuvre un véritable « service civique européen » de 6 mois pour les moins de 25 ans, après avoir déjà élargi le programme Erasmus aux apprentis et doublé le nombre de bénéficiaires. « Allons plus loin et réfléchissons à un service civique européen de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d’apprentissage, un stage ou une action associative » s’est-t-il expliqué.

Les grandes dates de cette présidence

Le premier rendez-vous important de cette présidence aura lieu le 19 janvier 2022. Il s’agit d’un discours d’Emmanuel Macron, qui sera suivi d’un débat, et qui aura lieu au Parlement européen, à Strasbourg.

L’actuel locataire de l’Elysée a aussi annoncé « un sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne » en février à Bruxelles, dénonçant « la bureaucratisation de la relation entre les deux continents ».

Il a également annoncé « un grand sommet centré sur l’économie de l’Union Européenne » les 10 et 11 mars prochain. « Notre Europe doit être une Europe où l’on peut produire, créer de la richesse », s’est-t-il ainsi exprimé.

Enfin le chef de l’Etat a aussi donné rendez-vous pour « une grande réunion des universités européennes » en juin.

Emmanuel Macron interrogé sur d’autres sujets

Si la conférence de presse devait initialement être consacrée à la présidence française de l’Union Européenne, le président de la République ne pouvait évidemment pas échapper à d’autres questions de politique et d’actualités.

La relation de la France avec le Royaume-Uni

« C’est une grande nation, mais nous avons un désaccord avec le gouvernement actuel qui ne fait pas ce qu’il dit. Sur la pêche, il y a eu des progrès et j’espère qu’une nouvelle voie s’ouvre. Sur la question migratoire, nous avons besoin d’un réengagement de la Grande-Bretagne » a indiqué Emmanuel Macron

Défendre encore et encore la vaccination

Le président de la République a d’abord défendu le vaccin, pour les plus réticents : « Il y a 4 ans j’ai fait le choix de défendre l’Europe. Le choix a été plutôt bon. Nous ne serions pas européens, bon courage pour le vaccin ! Cela nous a permis d’acheter, puis de produire. Je suis fier d’être européen quand je regarde la crise sanitaire. Il nous faut défendre l’Europe, la défendre complètement. » s’est-il exprimé.

Cinquième vague : les mesures sont-elles suffisantes ?

Concernant la situation sanitaire, il a expliqué que « nous sommes à un moment sanitaire très sensible. On a demandé un effort pour essayer de tenir notre stratégie qui repose sur la vaccination, la vaccination, la vaccination…C’est la meilleure protection, y compris ce fameux rappel. Le deuxième levier, c’est le pass sanitaire. C’est ce qui nous permet de tenir des lieux ouverts. Le chef de l’Etat a aussi annoncé que les mesures seraient évaluées en début de semaine prochaine. « Je ne peux pas vous dire si les mesures prises sont pour l’instant suffisantes où s’il faudra en prendre d’autres » a-t-il précisé.

Eric Zemmour : bon candidat pour présider la France ?

Emmanuel Macron a longuement exprimé son point de vue sur Eric Zemmour, sans pour autant le nommer. « Quand les vents mauvais se lèvent, il est légitime que toutes les voix s’expriment mais le rôle de nos institutions est de tenir le pays là où il doit être. Quand les vents mauvais se lèvent, il est légitime que toutes les voix s’expriment mais le rôle de nos institutions est de tenir le pays là où il doit être. Mon rôle est de continuer à agir au service de notre peuple pour accompagner, protéger, accompagner notre unité. Quelque soit les choix démocratiques du printemps prochain, la controverse, c’est l’esprit français, mais la haine, c’est la haine de la France. Le rôle du président de la République, c’est d’éviter cela. »

Monsieur le président, êtes vous candidat ?

Même si il a été Interrogé par l’une des journalistes présentes dans la salle sur cette question, Emmanuel Macron n’a bien sûr pas annoncé aujourd’hui sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. « Je ne répondrai évidemment pas à votre question, ais c’est normal que vous la posiez, je le respecte tout à fait, et d’ailleurs si demain je suis dans la nature et que l’un d’entre vous est là vous me la poserez, et je le prends très bien. D’abord je le prends comme un signe d’affection, un désir caché, presque un appel » s’est-il amusé.

Le chef de l’Etat s’est également défendu sur le cumul de ses fonctions : Président de la République française, président du conseil de l’Union Européenne, et donc possible candidat à sa réélection : « Je l’ai dit et je vous le redis. Le mandat que m’ont confié les Français, je l’exercerai jusqu’au dernier quart d’heure. Dites-moi la date à laquelle il faut s’arrêter de travailler démocratiquement ? C’est la fin du mandat. Et donc je travaillerai jusqu’à la fin du mandat » a t-il indiqué.