À l’appel de plusieurs syndicats et politiques, la France s’est mobilisée ce jeudi 19 janvier. Des grèves et des manifestations partout dans le pays pour protester contre la réforme des retraites. Que retenir de cette mobilisation ?
Un taux de grève important
Un premier chiffre pour commencer : Selon le SNES-FSU, il y a eu 65% de grévistes du côté des professeurs de collège et lycée, et jusqu’à 80% dans certains établissements. Un chiffre largement revu à la baisse par le ministère de l’éducation, qui estime un taux de grévistes de 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire (collèges et lycées).
Du côté de gare, toujours selon une source syndicale citée par l’AFP, le taux de grévistes s’élève à 46,3% à la SNCF. Dans le détail, on compte 77,4% de grévistes chez les conducteurs de trains de voyageurs, 50,8% chez les contrôleurs ou encore 48,4% chez SNCF Réseau, où travaillent les aiguilleurs et les agents chargés de la maintenance des voies.
Dernière donnée, chez les salariés d’EDF, le taux de grévistes s’élèverait à 44,5% de l’effectif total, selon la direction de l’énergéticien, un chiffre beaucoup plus important que lors des précédentes manifestations de ce type. Jusqu’ici, le record était à 36,5%, en 2019.
Paris, ville noire du monde
La place de la République à Paris a été noire de monde en ce jeudi après-midi de mobilisation. Le cortège parisien s’est élancé après 14h, rapidement divisé en deux par la préfecture, en raison de l’affluence. Les deux cortèges ont respectivement pris la direction de la place de la Bastille et de la place de la Nation.
Une manifestation globalement dans le calme, malgré quelques éléments perturbateurs. Selon le dernier bilan communiqué par des source policière, il y a eu 38 interpellations au total à Paris, notamment pour « port d’arme prohibé », « outrage et rébellion », « jets de projectiles », et « dégradations ».
En fin d’après-midi, La CGT a annoncé 400.000 manifestants mobilisés contre la réforme des retraites à Paris. Un chiffre démenti plus tard par le ministère de l’intérieur, qui comptabilise plutôt 80.000 manifestants dans la capitale.
Importante mobilisation en région
Au total, partout en France, 1 120 000 personnes étaient mobilisées dans la rue, selon le ministère de l’intérieur. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, indiquait que la barre des 2 millions de manifestants serait dépassée au total en France.
En région aussi, les français étaient mobilisés. Selon des sources officielles, 36.000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 15.000 à Montpellier…
Nouvelle mobilisation le 31 janvier
Au terme de cette journée de manifestations contre la réforme des retraites, la prochaine journée de mobilisation se tiendra mardi 31 janvier Cette date a été confirmée par les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU). Pour rappel, en 2010, la réforme Woerth sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait donné lieu à 14 journées de mobilisation.
En plus de la nouvelle journée de mobilisation du 31 janvier, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) appelle « à multiplier les actions et initiatives y compris par la grève, aux alentours du 23 janvier ». Le texte sera présenté le 23 janvier en conseil des ministres et arrivera en commission à l’Assemblée nationale le 30 janvier.
Le gouvernement lui est très attentif à cette mobilisation. En début de soirée, Gabriel Attal, le ministre délégué chargé des Comptes publics, s’est exprimé au sujet de la mobilisation contre la réforme des retraites.
La démocratie sociale, c’est d’accepter qu’il y ait des oppositions et des manifestations. Il n’est jamais trop tard pour se parler, échanger, se comprendre et avancer ensemble.
Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics
« La Première ministre nous a appelé à rester au contact des Français et à échanger autour de ce projet de réforme », a-t-il également expliqué.