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Pont de Crimée, Frappes multiples en Ukraine : Un tournant dans la guerre

Pont de Crimée, Frappes multiples en Ukraine : Un tournant dans la guerre

Pont de Crimée, Frappes multiples en Ukraine : Un tournant dans la guerre

Samedi matin, une explosion est survenue sur le pont qui rattache la Russie à la Crimée. Une attaque qui provient de l’Ukraine, selon la Russie, qui a répliqué ce lundi avec près d’une centaine de missiles envoyés en Ukraine.

Explosion sur le pont de Kertch

Le pont de Kertch, c’est le pont construit par Vladimir Poutine, qui symbolise l’annexion de la Crimée, région d’Ukraine, par la Russie, en 2014. Le pont a lui été inauguré le 15 mai 2018, par le président russe lui-même. Depuis le début de la guerre, il sert notamment au transport d’équipements militaires de l’armée russe combattant en Ukraine.

Ce samedi 8 octobre au matin, une explosion impressionnante est survenue sur l’infrastructure. Selon le comité national antiterroriste russe, l’explosion aurait été causée par un véhicule.

Aujourd’hui à 06H07 (heure locale) sur la partie routière du pont de Crimée, a eu lieu l’explosion d’une véhicule piégée, qui a entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaire qui allait vers la Crimée.

Comité Nationale Antiterroriste Russe (CNAR) / Samedi 8 octobre

Le porte-parole du Kremlin a indiqué à l’agence Ria Novosti que Vladimir Poutine avait ordonné la formation d’une commission gouvernementale pour établir les faits.

Toujours selon le comité, deux voies routières ont été endommagées, mais l’arche du pont n’est pas touchée. La circulation a d’ailleurs été réouverte en milieu d’après-midi, avec des « procédures d’inspection complètes », selon la Russie.

Qui a attaqué le pont de Crimée ?

L’enquête a été confiée au comité d’enquête russe. La question est maintenant de savoir si cette explosion provient de l’Ukraine ? Aucune véritable revendication de la part de Kiev, mais les Ukrainiens ont réagit assez ironiquement.

Le chef du cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak a publié sur twitter une émoticône montrant un pont dans des nuages de fumée.

« Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine », a également commenté sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, un autre conseiller du président Volodymyr Zelensky.

La poste ukrainienne a également annoncé préparer des timbres à l’effigie du pont en flammes. En Ukraine, on voit aussi cette explosion comme un cadeau d’anniversaire de l’armée ukrainienne au président russe Vladimir Poutine, qui a fêté vendredi ses 70 ans.

La Russie de son côté a fustigé ces réactions ukrainienne, qui montrent selon elle la « nature terroriste » de l’Ukraine.

La réaction du régime de Kiev sur l’endommagement d’une infrastructure civile démontre sa nature terroriste

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe

Dès le lendemain, dimanche matin, des frappes de la Russie ont eu lieu à Zaporijia, dans le sud du pays, causant la mort d’au moins 17 personnes. Un acte qualifié d’« inhumain et terroriste », par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Attaque massive contre l’Ukraine

Il est environ 8h15 (heure locale) ce lundi 10 octobre, lorsque trois premières fortes détonations sont entendues dans le centre de Kiev, la capitale de l’Ukraine. La ville n’avait plus connu de bombardements depuis le 26 juin dernier.

Un journaliste de la BBC était en direct à la télévision lorsque l’un des missiles a survolé la capitale.

Une jeune ukrainienne était également en train de filmer, évoquant justement des frappes de missiles, lorsqu’un nouveau l’a frôlé de près.

Parmi les cibles des missiles envoyés sur Kiev, si certains ont atterris en plein centre-ville, un autre a notamment touché un parc pour enfants…

https://twitter.com/olivbras/status/1579454793151819778?t=qTjeBGE6ImTvhPN37nM0kw&s=19

l’Ukraine a (selon la Russie) attaqué le pont de Crimée. Dans ses ripostes, la Russie a ce lundi attaqué un pont de verre dans le centre ville de l’Ukraine. Un symbole important pour le pays, car ce pont est surplombé d’une arche baptisée par le pouvoir soviétique « l’arche de l’amitié entre les peuples » en 1982, rebaptisé en 2022 après l’invasion russe par la mairie de Kiev en « Arche de la liberté du peuple Ukrainien ».

D’autres villes de l’Ukraine ont également été touchées par les bombardements de la Russie. C’est notamment le cas (entre-autres) à Lviv, Kherson, Zaporijia, et Dnipro.

En milieu d’après-midi, Vadym Omelchenko, ambassadeur de l’Ukraine en France, a affirmé que « 83 missiles russes ont été envoyés en direction de l’Ukraine ». Parmi ces missiles, 43 missiles ont été abattus par le système de défense aérien ukrainien, selon la même source.

Au total, les frappes ont causées la mort d’au moins 19 personnes. 105 autres ont été blessées, selon le service d’Etat pour les situations d’urgence.

Les explications de Poutine

Le président russe promet des « réponses dures » en cas d’attaques en direction de la Russie dans une intervention télévisée lundi midi, en référence à l’explosion survenue samedi sur le pont de Crimée. Il confirme par ailleurs des frappes « massives » sur les infrastructures énergétiques de l’Ukraine.

Sur proposition du ministère de la Défense et en conformité avec le plan de l’état-major, des frappes massives avec des armes de haute précision de longue portée ont été menées contre l’infrastructure énergétique, militaire et de communication de l’Ukraine.

Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie / Allocution télévisée

Le ministère de la Défense russe a lui affirmé peu après que les frappes menées ce lundi matin en Ukraine, « ont atteint leur objectif ».

L’objectif des frappes a été atteint. Toutes les cibles ont été touchées.

Ministère de la défense russe

Le président russe s’est une nouvelle fois qualifié l’explosion du pont de Crimée d’attaque « terroriste » menée par l’Ukraine et a assuré que « dans le cas où il y aura d’autres actes visant la Russie, nos réponses seront dures et conséquentes ».

l’Ukraine résiste

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son pays ne sera pas « intimidé » par les bombardements massifs menés par la Russie. Il promet des combats « encore plus douloureux » pour les troupes russes sur le front.

L’Ukraine ne peut pas être intimidée. Elle ne peut être que d’autant plus unie. L’Ukraine ne peut pas être stoppée.

Volodymyr Zelensky, président ukrainien

Il annonce avoir discuté avec son homologue américain Joe Biden, pour parler d’aide à la défense antiaérienne. Le président américain Joe Biden a « fermement condamné » les bombardements russes en Ukraine, preuve de la « brutalité absolue » de son homologue russe Vladimir Poutine, selon les mots du président des États-Unis.

Ces attaques ont tué et blessé des civils et ont détruit des cibles non militaires. Les Etats-Unis continuerons d’imposer un lourd coût à la Russie pour son agression.

Joe Biden, président américain, au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par téléphone

Condamnation unanime

D’abord en France, le président français Emmanuel Macron a fait part de sa « vive inquiétude », lors d’un entretien téléphonique avec le président ukrainien. Il réaffirme également à Volodymyr Zelensky son engagement « à accroître » le soutien militaire en faveur des troupes de Kiev.

Il a réaffirmé son soutien plein et entier aux côtés du président Zelensky, et l’engagement de la France à accroître son soutien à l’Ukraine en réponse aux besoins formulés par Kiev, y compris en matière d’équipement militaire

Elysée / Communiqué

Les attaques menées ce lundi par la Russie contre des civils en Ukraine s’apparentent à « des crimes de guerre dont les responsables devront rendre compte », a affirmé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Il a par ailleurs appelé le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, à ne pas laisser son territoire être utilisé comme « pas de tir pour les missiles contre l’Ukraine » et a « ne pas être partie prenante à l’agression brutale menée par la Russie ».

Le terme de « crime de guerre » a également été repris par la France au cours de la journée, notamment par le président de la République qui s’est exprimé en marge d’un déplacement. Selon lui, ces frappes sont le signe d’un « changement profond de la nature de cette guerre ».

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a condamné « les attaques horribles et aveugles » lancées par la Russie et précise qu’il soutiendra le peuple ukrainien « aussi longtemps qu’il le faudra ».

L’Otan continuera à soutenir le courageux peuple ukrainien pour lutter contre l’agression du Kremlin aussi longtemps qu’il le faudra.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN / Twitter

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé « une escalade inacceptable de la guerre » en Ukraine. Il se dit « profondément choqué » par ces attaques, et a estimé qu’elles constituaient « une nouvelle escalade inacceptable de la guerre » dont les civils « paient le prix le plus élevé ».

Enfin, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen se dit « choquée et effarée » par les frappes « vicieuses » en Ukraine, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Les auteurs de ces frappes doivent être tenus pour responsables de leurs actes.

Ursula Von Der Leyen, présidente de la commission européenne

Nouvelles alertes ce mardi

Des sirènes d’alerte ont de nouveau retenti ce mardi matin dans la capitale ukrainienne de Kiev. Aucune grosse détonation n’a toutefois été entendue dans les minutes qui ont suivi, laissant penser que la ville a été épargnée.

Malheureusement, de nouveaux bombardements ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi sur la ville de Zaporijia. Selon la vice-ministre des affaires étrangères ukrainienne, Emine Dzheppar, au moins 15 explosions ont eu lieu.

Leurs cibles étaient un établissement d’enseignement, un établissement médical et des bâtiments résidentiels

Emilie Dzheppar, vice-ministre des affaires étrangères ukrainienne

D’autres explosions ont été signalées à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. « Une attaque contre une installation énergétique dans la région de Lviv. Restez dans les abris », a écrit sur Telegram le gouverneur régional.

Lors d’une réunion virtuelle du G7, le président ukrainien a estimé que Vladimir Poutine pouvait encore jouer « l’escalade ». Il appelle le G7 à aider à créer un « bouclier aérien » au-dessus de l’Ukraine, en mesure d’arrêter les frappes russes qui s’abattent sur son pays. Il réclame également une mission d’observation internationale à la frontière avec la Biélorussie, alors qu’il accuse Moscou d’entraîner son allié dans la guerre.

Nous condamnons ces attaques de la façon la plus véhémente possible et rappelons que les attaques aveugles contre des populations civiles innocentes constituent un crime de guerre.

Dirigeants du G7 à Volodymyr Zelensky, président ukrainien, par communiqué