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Gouvernement Barnier : Qui est Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ?

Gouvernement Barnier : Qui est Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ?

Gouvernement Barnier : Qui est Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ?

Samedi 21 septembre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a présenté son gouvernement aux Français. Si certains ministres de la législature précédente ont conservé leur place, tels que Rachida Dati ou Sébastien Lecornu, nombreux sont ceux qui ont dû quitter leurs fonctions au profit de nouveaux visages. Parmi les nommés, Patrick Hetzel, ancien député rattaché au groupe La Droite Républicaine et désormais ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Un universitaire entré en politique

Jusque-là député, l’alsacien de 60 ans n’est pas inconnu du monde politique. Titulaire d’un doctorat en science de gestion, il est d’abord professeur au sein des universités Strasbourg et Lyon-III avant d’entrer en politique en 2007 en tant que conseiller éducation de François Fillon, alors Premier ministre du Président Nicolas Sarkozy. Il devient ensuite en août 2008 Directeur Général pour l’Enseignement Supérieur et l’Insertion Professionnelle (DGESIP) au sein du ministère qu’il occupe désormais pleinement. Il y reste quatre ans avant d’être élu député UMP (Union pour un Mouvement Populaire, rebaptisé Les Républicains en 2015) de la septième circonscription du Bas-Rhin en juin 2012.

Devenu parlementaire, Patrick Hetzel n’abandonne pas totalement la question éducative puisqu’il devient membre de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation à l’Assemblée nationale, qui s’occupe notamment de l’enseignement supérieur. Il est également secrétaire national de l’UMP chargé de l’éducation de 2013 à 2015.

Réélu député en 2017, 2022 et 2024, il est finalement nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le 21 septembre 2024. Une nomination qui ne fait pas l’unanimité.

Un ministre controversé autant pour les scientifiques…

Si Patrick Hetzel dispose d’une grande expérience politique, ses positions ambiguës sur certaines questions scientifiques et son conservatisme sont sources de critiques.

Au cœur de la polémique, sa défense de l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter la maladie de Covid-19. En avril 2020, il avait notamment publié sur X une lettre adressée au Président Emmanuel Macron dans laquelle il affirmait que « l’hydroxychloroquine […] a fait la preuve empirique de son efficacité ». Or le recours à l’hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19 a été invalidé fin mai 2020. Autre sujet de controverse, le rapport du ministre à l’homéopathie, pratique thérapeutique dont l’efficacité n’a toujours pas été démontrée. En 2020, Patrick Hetzel s’est notamment opposé au déremboursement des médicaments homéopathiques. Pour le médecin et sénateur appartenant au groupe socialiste, écologiste et républicain Bernard Jomier, Patrick Hetzel a « multiplié les positions idéologiques anti-science” et “illustre la coupure entre les scientifiques et le monde politique ».

Son ministère étant compétent en matière de diffusion de la culture scientifique et de la promotion des sciences et des technologies, la nomination de cet homme « fâché avec les sciences » comme le titrait l’Express, questionne une partie importante de la communauté scientifique.

… que pour les syndicats

Les scientifiques ne sont pas les seuls à éprouver des réticences vis-à-vis de Patrick Hetzel, le Syndicat national de l’enseignement supérieur, membre de la Fédération syndicale unitaire, ne se réjouit pas non plus de cette annonce.

Il incarne le retour en arrière, le coup de barre à droite toute […] ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous

Anne Roger, secrétaire générale du Syndicat national de l’enseignement supérieur.

Plusieurs organisations et syndicats étudiants tels que l’Unef ou l’Union étudiante critiquent également les positions conservatrices de Patrick Hetzel. Celui-ci s’est en effet opposé au mariage pour tous en 2013, à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules en 2021 et à la constitutionnalisation de l’IVG en 2024.

Ainsi, nombreux sont ceux qui s’inquiètent des mesures que Patrick Hetzel compte prendre à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mesures qui, pour le moment, sont encore assez floues.

Pas de « feuille de route précise » avant le 1er octobre

Lors de la passation de pouvoir du 23 septembre 2024, Patrick Hetzel n’a donné que quelques éléments d’orientation quant aux projets qu’il souhaite entreprendre rue Descartes. Néanmoins, il a précisé qu’une « feuille de route précise (s’inscrira) dans la perspective qui (sera) dressée […] par le Premier Ministre lui-même lors de son discours de politique générale » programmé pour le 1er octobre.

En attendant, Patrick Hetzel a manifesté sa volonté de faire doubler le budget de la recherche au niveau européen. Il a également affirmé que « l’enseignement supérieur a et doit jouer un rôle d’ascenseur social » et que la question de « l’insertion professionnelle doit continuer à être essentielle ».