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Bigorexie, quand le sport est une obsession

Bigorexie, quand le sport est une obsession

Bigorexie, quand le sport est une obsession

Bigorexie, l’addiction au sport décryptée. Plongez au cœur de la bigorexie, une maladie mentale caractérisée par une obsession pour l’exercice physique. Quels sont les mécanismes psychologiques et biologiques à l’origine de cette addiction ? Comment prévenir et soigner la bigorexie ?

Qu’est ce que la bigorexie ?

Le sport, souvent synonyme de santé et de bien-être, peut se transformer en une véritable torture mentale et physique. La bigorexie, reconnue comme une maladie par l’OMS en 2011, est caractérisée par un besoin compulsif de pratiquer une activité physique intense, même lorsque cela entraîne des conséquences négatives. Selon le centre d’étude et de recherche en psychopathologie de Toulouse, cette addiction est motivée par une recherche désespérée de gratifications immédiates, au détriment de la santé globale.

Qui est touché par la bigorexie ?

La bigorexie touche un large spectre de personnes, qu’elles soient sportives de haut niveau ou amateurs, quels que soient leurs âges ou leurs disciplines. Selon les études, entre 13,5% et 15% des sportifs seraient concernés. Les personnes particulièrement à risque sont celles qui consacrent plus de 10 heures par semaine à l’activité physique, ainsi que les perfectionnistes, les individus rigoureux ou hyperactifs. Les compétiteurs en quête de performance, notamment dans les sports cyclistes, de musculation ou ceux valorisant l’image corporelle, sont également plus vulnérables.

La face cachée de la bigorexie : les hormones

Si la bigorexie est souvent associée à une volonté de combler un manque ou un besoin personnel, c’est avant tout un déséquilibre hormonal qui en est le moteur. L’adrénaline, la dopamine et l’endorphine, libérées lors de l’effort physique, créent une sensation de bien-être et de satisfaction que le sportif cherche à reproduire de manière compulsive. Le complexe d’Adonis, qui pousse à l’amélioration constante de son image corporelle, vient souvent renforcer cette dynamique. Convaincu que le sport est la solution à tous ses maux, le bigorexique entretient un cercle vicieux où l’exercice physique devient une addiction.

Où se trouve la limite de la bigorexie ?

La bigorexie brouille les frontières entre plaisir et dépendance. Il est difficile de définir un seuil précis, car chaque individu est unique et évolue dans un contexte différent. Cependant, certains signes peuvent alerter : une obsession pour le sport qui l’érige en priorité absolue, des entraînements excessifs au détriment de la santé, un isolement social grandissant et une difficulté à reconnaître la gravité de la situation. Les signes d’alerte à privilégier sont :

  • Obsession pour le sport : Le sport devient la priorité absolue, au détriment de toutes les autres activités sociales, professionnelles ou personnelles.
  • Entraînements excessifs : Le volume et l’intensité des entraînements augmentent de manière significative, souvent au-delà des recommandations médicales.
  • Négligence de la santé : Les blessures sont fréquentes et ne sont pas prises en compte, l’alimentation est déséquilibrée et le sommeil est perturbé.
  • Isolement social : Les relations sociales se dégradent, car le temps consacré au sport diminue celui consacré aux autres.
  • Dénégation : La personne atteinte de bigorexie a du mal à reconnaître la gravité de sa situation et minimise souvent les conséquences de son comportement.

Si vous reconnaissez un ou plusieurs de ces signes chez vous, pas de panique : un psychologue ou un médecin pourra vous aider. Si vous en reconnaissez chez un proche, n’hésitez pas à en parler avec lui.

Pour vous aider ou aider votre proche, vous pouvez :

  • En parler avec votre médecin traitant.
  • Faire appel à un coach sportif spécialisé dans la prévention des troubles liés au sport.
  • Suivre une thérapie comportementale et cognitive.
  • Vous fixer des objectifs atteignables et des limites dans votre pratique physique.

L’accident, risque majeur dans la bigorexie

L’accident est un véritable cataclysme pour le bigorexique. Privé de son sport, pilier central de son existence, il éprouve un sentiment de vide total. Cette privation brutale peut engendrer des états dépressifs, de l’anxiété intense et des comportements impulsifs. Il est impératif que le bigorexique bénéficie d’un soutien psychologique pour traverser cette épreuve et reconstruire un projet de vie sans son activité physique.