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Guerre en Ukraine : où en est le conflit cet été ?

Guerre en Ukraine : où en est le conflit cet été ?

Guerre en Ukraine : où en est le conflit cet été ?

Lancée par l’invasion russe du 24 février 2022, la guerre en Ukraine reste aujourd’hui un conflit de haute intensité, et évolue encore de jour en jour, même s’il est moins médiatisé qu’à ses débuts. Ces derniers jours, le conflit a été marqué par de nombreux évènements nous rappelant que la guerre sévit toujours à l’est de l’Europe.

L’incursion ukrainienne en Russie

Depuis le début de la guerre, les Russes gagnent pas à pas les territoires situés à l’est et au sud de l’Ukraine, après avoir échoué à prendre Kiev, après une contre-offensive ukrainienne, en avril 2022. Ainsi, depuis mai 2022, les combats opposent les deux États, surtout à l’est et au sud de l’Ukraine. Il n’y a pas d’avancée majeure pour les deux pays, même si des villes cristallisent les tensions. On peut penser à Bakhmout, ville prise par les Russes officiellement le 20 mai 2023, alors que la bataille avait commencé en juillet 2022. Ainsi, la guerre s’est rapidement transformée en une guerre de position sur les fronts est et sud, et les batailles, qui s’installent dans le temps, sont dès lors meurtrières.

C’est dans ce contexte que l’Ukraine a envoyé des troupes, mardi 6 août, en Russie. Cette incursion, qui se fait à la frontière nord, à partir de la ville ukrainienne de Soumy, est la première incursion terrestre ukrainienne en Russie. Selon Volodymyr Zelensky, président ukrainien, « La Russie a apporté la guerre à notre pays et doit ressentir ce qu’elle a fait ». L’objectif affiché est donc de mener la guerre sur le territoire russe, pour montrer ce que l’Ukraine subit depuis le 24 février 2022. Par ailleurs, l’objectif est aussi d’ouvrir un nouveau front, afin de pouvoir progresser et de désorganiser les Russes, qui seront obligés de défendre sur un autre front. Cette initiative permet aussi de créer du mouvement, et de ne pas rester statique comme sur les fronts actuels. Enfin, un autre objectif peut aussi être de médiatiser à nouveau la guerre en Ukraine dans le but de mobiliser l’opinion publique et les organisations capables d’aider le pays.

Sur le terrain, cette offensive semble avoir pris par surprise les Russes, puisque des territoires ont été pris par les Ukrainiens. Ces territoires sont assez stratégiques, puisqu’ils possèdent de nombreuses infrastructures. Par exemple, Soudja, ville prise par les Ukrainiens, est un site important pour le gaz naturel russe. Par ailleurs, à l’ouest de Koursk, on compte aussi une centrale nucléaire. En réaction à l’incursion ukrainienne, le ministère de la Défense russe a annoncé le déploiement de troupes. Par ailleurs, Moscou annonce des destructions, notamment de drones ukrainiens. D’un autre côté, des attaques sont menées contre l’Ukraine via des drones et des missiles. En parallèle, dans les régions de Koursk et de Belgorod, la Russie organise des évacuations de civils, pour les épargner au maximum. Selon les autorités russes, 121 000 civils auraient été évacués ou seraient parties entre le début de l’incursion en Russie et ce lundi. Ces évacuations ont pour destination Moscou. Ainsi, la Russie a été prise de court par l’incursion ukrainienne dans la région de Koursk et essaie de réagir et de s’organiser.

La centrale nucléaire de Zaporijia toujours au cœur des tensions

Un autre symbole de cette guerre est la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d’Europe, disputée par les Ukrainiens et les Russes. Déjà en août 2022, l’Agence internationale de l’énergie atomique alertait contre le « risque très réel de catastrophe nucléaire ». La centrale est donc au centre du conflit, quasiment depuis le début.

Cependant, dimanche, la centrale nucléaire de Zaporijia est à nouveau revenue au centre de la guerre. En effet, un incendie s’est déclenché dans une des tours de refroidissement de la centrale. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique a rapidement annoncé qu’il n’y avait « pas d’impact signalé sur la sûreté nucléaire », tout en demandant un accès rapide à la centrale. Lundi matin, vers 3h, l’incendie a été éteint, selon les autorités russes. Les deux camps se renvoient la responsabilité de l’incendie. Ainsi, la centrale nucléaire de Zaporijia cristallise les tensions, en raison de la crainte d’un accident nucléaire.

A l’international, le conflit résonne encore

On l’a vu précédemment, cette incursion ukrainienne en Russie peut aussi servir à remettre la guerre en Ukraine au centre des préoccupations, dans un moment où le conflit est assez peu médiatisé. En effet, le 1er août, lors d’une interview accordée à des médias français, Volodymyr Zelensky avait pointé du doigt le manque de soutien occidental. Ainsi, cette incursion doit aussi permettre de recevoir du soutien financier et surtout matériel.

Ce samedi 10 août, les Etats-Unis ont annoncé livrer 125 millions de dollars de matériel à l’Ukraine, avec des munitions, des missiles antiaériens et antichars. L’Ukraine a donc réussi à recevoir, à nouveau, du soutien. Sans indiquer de soutien financier ou matériel, le ministère des Armées français a apporté son soutien à l’Ukraine via un tweet sur X. Pour l’instant, l’incursion ukrainienne en Russie provoque ainsi un léger sursaut dans le soutien à l’Ukraine, mais il est possible que les actions de soutiens se multiplient dans les jours, semaines et mois à venir, en fonction de l’évolution de la situation.

Côté russe aussi, l’incursion ukrainienne provoque des réactions. En effet, l’Iran serait prêt à fournir des missiles à la Russie. Cette information livrée par Reuters, agence de presse britannique, a notamment été reprise par les autorités américaines, qui ont averti qu’une « réponse rapide et forte » pourrait intervenir « si l’Iran venait à s’engager dans la fourniture de missiles balistiques ». Globalement, la Russie, qui semble être affaiblie après cette incursion sur son sol, est assez isolée diplomatiquement et reçoit peu de soutien, tout du moins publiquement.