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Pourquoi les élèves de seconde ont tant de mal à décrocher un stage ?

Pourquoi les élèves de seconde ont tant de mal à décrocher un stage ?

Pourquoi les élèves de seconde ont tant de mal à décrocher un stage ?

À moins d’un mois du top départ des stages obligatoires pour les élèves de seconde, plus de la moitié des 560 000 élèves n’aurait toujours pas trouvé de stage.

« Je n’ai reçu que des refus. » Ces mots résonnent chez de nombreux élèves lorsqu’ils décrivent les résultats de leurs recherches depuis fin mars. À trois semaines du début des stages obligatoires pour les élèves de seconde, comment expliquer qu’une grande partie d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de stage ?

Plus de la moitié des élèves n’auraient pas trouvé

C’était une annonce faite par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de la rentrée 2023 : l’instauration de stages d’observation en milieu professionnel pour les élèves de seconde au mois de juin. Cette initiative faisait partie des mesures pour répondre aux violentes émeutes de l’été 2023, déclenchées par la mort de Nahel Merzouk. Attal avait même annoncé la création de « 200 000 places de stage ». Près d’un an plus tard, la réalité est bien différente : sur les plus de 560 000 élèves de seconde, une grande partie n’a toujours pas trouvé de stage. Plus de la moitié des élèves, selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, auprès de BFM TV.

Premièrement, la période choisie est problématique. Du 17 au 28 juin, les entreprises sont très occupées à clôturer leur semestre et de nombreux employés prennent leurs congés annuels. Par conséquent, le nombre de places disponibles est drastiquement réduit. Deuxièmement, plusieurs syndicats d’élèves et de professeurs craignent que les entreprises considèrent ces stages comme une simple « garderie ». 

Aucun oral ni rapport n’étant demandé aux élèves après ces deux semaines de stage. De plus, les entreprises ne peuvent pas mobiliser une équipe, surtout en période de forte demande. De nombreuses entreprises refusent également de prendre des mineurs. Autre barrière, les demandes sont privilégiées pour les élèves en voie professionnelle.

« 1 jeune 1 solution », une réponse ?

Pour répondre à cette situation, le gouvernement a lancé le 25 mars la plateforme 1 jeune, 1 solution, qui permet aux élèves de voir les différentes propositions de stages dans leur secteur. Problème majeur : le site n’offre que 40 000 places. On est donc très loin des 200 000 promises par Gabriel Attal en septembre 2023. 

Même si « 300 entreprises et organisations se sont engagées à accueillir des stagiaires dès juin 2024 », cela reste insuffisant. De plus, ces annonces sont inégalement réparties sur le territoire, par exemple, une centaine à Paris contre trois à Saint-Étienne. De nombreux élèves vont alors se tourner vers les entreprises de leurs parents, ce qui peut parfois être loin de leur projet personnel.

@gabriel_attal

Un stage obligatoire pour les élèves de seconde générale ou technologique ? Je te résume ce qui change et pourquoi. #Stages #Lycee #foryou #college #politique #ecole

♬ son original – Gabriel Attal

Le gouvernement avait instauré ce stage d’observation en fin juin afin d’« améliorer la politique d’orientation des jeunes » et de « rendre toujours plus dynamique le lien entre l’école et les entreprises », selon le site du gouvernement. Cependant, selon les syndicats, il s’agirait d’une « fausse bonne idée » pour Sophie Vénétitay, avec pour simple objectif « d’occuper les jeunes ». Ils redoutent également un « embouteillage » des demandeurs de stages, car le mois de juin est aussi le moment où les élèves de 3ème et tous les lycéens professionnels sont également à la recherche de stages.